Sécheresse : la région Centre-Val de Loire devra-t-elle s'habituer aux "événements climatiques extrêmes" ?

La sécheresse qui touche la région Centre-Val de Loire depuis le mois de juin a eu des conséquences, notamment sur l'agriculture. Avec le dérèglement climatique, faut-il s'habituer à ces étés caniculaires et secs ?

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L'été n'est pas encore fini, mais force est de constater que la sécheresse a frappé fort en région Centre-Val de Loire cette année. La violence des vagues de chaleur, qui ont vu la température grimper jusqu'à 40°C, et les conséquences sur l'agriculture et la vie quotidienne tout au long des mois de juillet et d'août ont marqué l'actualité. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) note dans son dernier bulletin "une forte dégradation de la situation hydrologique, notamment suite à la canicule de fin juin".

"Plus de 90 % des débits moyens mensuels des cours d’eaux sont en deçà de la moyenne saisonnière et 62 % affichent des débits faibles à très faibles", résume le bulletin. Un assèchement qui frappe aussi le sous-sol, puisque les nappes phréatiques, insuffisamment remplies par les pluies hivernales, voient leur situation continuer de se dégrader. Depuis le mois de septembre 2018, il a manqué 30 à 40% des précipitations attendues sur tous les départements à l'exception de l'Eure-et-Loir, largement épargnée.

 

"Les nappes n'apportent plus assez d'eau"


Damien Salquèbre est hydrogéologue au Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM): son travail consiste justement à suivre l'évolution des nappes d'eau souterraines, spécifiquement dans la région Centre-Val de Loire. "Pour l'instant, ce sont des niveaux qu'on a déjà connu, mais qui restent statistiquement très bas", résume-t-il. Lorsqu'il n'y a pas de pluie pendant une longue période, les cours d'eau sont alimentés par les nappes, qui se vident à différentes vitesses selon la qualité du sol. Une vidange que les données du BRGM permettent de modéliser sur une carte mise à jour régulièrement.
 

"Typiquement, dans le cas de la Champagne berrichonne, il s'agit de nappes avec de faibles réserves, mais qui se vident assez vite", note le chercheur, faisant référence notamment aux départements du Cher et de l'Indre. Identifiées en rouge, ces nappes sont à un niveau inférieur au "décénnal sec" : il y a moins d'une chance sur dix chaque année pour qu'elles soient aussi basses.

Un constat d'autant plus alarmant qu'en l'absence de pluies, elles continuent de se vider, et le niveau des cours d'eau de baisser. "Mais cela veut dire aussi que la recharge sera assez rapide, pour peu que les pluies le permettent". Au contraire, la situation des réservoirs beaucoup plus importants de la Beauce blésoise est plus préoccupante : "dans ce cas-là, cela peut se jouer sur plusieurs années pour se vidanger et se recharger."

 

Un signe du dérèglement climatique ?

La sécheresse de cette année est exceptionnelle, mais est-elle une conséquence, voire un présage, du changement climatique qui s'annonce ? "Cela dépend beaucoup de l'évolution de la météorologie", tempère Damien Salquèbre. "Avec l'augmentation des températures, on va avoir davantage d'évapotranspiration, donc on peut s'attendre à moins d'eau dans les nappes." Et concernant la pluviométrie, même si "on est un peu moins sûrs", les scientifiques s'attendent à voir des événements "plus extrêmes", avec une possible succession de sécheresses et d'inondations. En 2016, à la même période, la région se remettait à peine d'inondations exceptionnelles.


Le BRGM a également réalisé une vidéo expliquant le fonctionnement des nappes d'eau souterraines
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